Dimanche dernier, avec Julie, armées de notre légendaire patience, de bouteilles d'eau et de nos appareils photos, direction Saint-Gilles les Hauts pour assister à
Pandialé, une marche sur le feu de la communauté tamoule. Organisée par un particulier, dans son petit mais charmant et coloré temple familial, sont conviés famille, amis, voisins et ceux de toutes religions qui veulent assister à cette cérémonie impressionnante, annoncée comme la plus belle de l'année (!!!), dans le respect de la tradition hindoue.
Le beau temps est au rendez-vous (normal, on a prié Parjanya dieu de la pluie ! CQFD !) même si les parapluies sont nombreux, abritant les "spectateurs" à la fois du soleil mais aussi de la chaleur des braises, car l'attente est longue. Et on arrive tôt pour avoir les meilleures places ! Les pénitents quant à eux, à l'issue de 21 jours de carême (jeun végétarien, abstinence sexuelle, et autres prières, purifications à la rivière etc... chaque jour de l'aube jusqu'au petit matin suivant) réalisent pendant ce temps une procession. Accompagnés de leurs divinités montées sur des chars (la "Balade Bon Dieu" comme on dit ici !), ils bénissent sur leur passage les maisons des fidèles, avant de rejoindre le Temple où ils accompliront le rituel final, la marche sur le feu.
Pour ceux qui n'ont pas l'honneur d'être dans le carré VIP réservé aux proches, il faut ruser pour trouver LA place et prendre son mal en patience. Qui au balcon, qui sur un toit d'une maison voisine, qui sur des gradins, qui sur un muret, qui sur une échelle attend l'arrivée des pénitents, pendant que le brasier est préparé par des fidèles. De monticule rougeoyant d'un mètre de haut, ce dernier devient le tapis de braises qui va accueillir la marche, au prix d'un long et brûlant travail.
Elle marchait doucement, dans sa jolie robe à motifs, les cheveux entourés d'un turban, son kishale. Une larme avait roulé sur sa joue ; on ne savait pourquoi...
Photos en séquence, témoignage du "kidnapping" d'un petit m'zoungou (l'équivalent du zoreil à Mayotte) par une "Mama Brochetti", pas très commode de prime abord, mais qui aura eu pitié des parents encombrés que nous étions, ne pouvant manger les brochettes qu'elle nous avait servies. 
Drapées d'un salouva, vêtement traditionnel, le visage paré d'un masque de poudre de bois de santal et d'eau de rose, le m'zinzano, vont les coquettes bouénis.
Une dernière dormeuse et pas des moindres ! Parfois leur sommeil est si profond que c'en est troublant. Une offense pour tous les insomniaques...
Contraste entre effervescence du marché et torpeur des mamas. Baignée de lumière, celle-ci ne dormait que d'un œil, attendant la bonne affaire...
Encore et toujours le marché de Mamoudzou, mine d'or de bouénis endormies, bien plus faciles à "capturer" que les éveillées ! Car la bouéni est farouche, il faut ruser pour la photographier, sans risquer de lui "voler son âme".
"Bouéni M'maoré", la femme mahoraise.
A l'arrivée des pénitents la cérémonie débute, entre excitation et transe. Chacun ou presque traversera le brasier 3 fois, au son des tambours et des acclamations de la foule. 
Retransmission du piètre France - Chine joué à la Réunion le 5 juin dernier...
Avec mes palmes, mon masque et mon tuba...
Avant le bleu de Mayotte, du ciel, de la mer... le vert de Mayotte, de sa végétation luxuriante de cocotiers, palmiers, baobabs, ylang-ylang... les couleurs chatoyantes des lambas drapés des femmes mahoraises sous le soleil, tout d'abord un petit matin gris. Un de ces matins où les alizés soufflent fort, déchainent l'Océan Indien, emmêlent les cheveux, forcent à porter un pull et excitent les esprits !
Robinsonade à Mayotte, canal du Mozambique - stop
