mardi 24 février 2009

Fête Tamoule : vous en reprendrez-bien un petit peu ?

Une fois n'est pas coutume, nous nous sommes rendus début février à une cérémonie tamoule. Vous vous en êtes certainement rendus compte, nous les cérémonies tamoules, c'est notre truc ! Cette fois-ci, c'est pour la fête de Cavadee que nous étions au temple du Petit Bazar de Saint-André.
Le cavadee est une palanche, c'est-à-dire un bâton qui sert à transporter des charges. Cette cérémonie, aux étranges rites tribaux, célébrée en l'honneur du dieu Mourouga (Frère du dieu Ganesh et fils de Shiva), naquit d'une ancienne légende tamoule.
Idumban, l'orgueilleux, à la demande du sage Agattiyar, part dans les montagnes pour en ramener les 2 cimes au bout de son cavadee. Mais le dieu Mourouga, caché sous l'apparence d'un petit garçon se cache sur un des sommets pour en alourdir la charge. Idumban dans sa fureur et ne reconnaissant pas son Dieu, se bat contre le petit garçon qui le tue en le transperçant de sa lance. Par leurs prières, les fidèles obtinrent la grâce d'Idumban, qui fut ainsi ressuscité et lavé de ses fautes. Depuis, il se dit que tous ceux qui portent le cavadee jusqu'au temple obtiennent les grâces divines.
Cette fête est un grand jour pour les Tamouls. Le Kodi (drapeau) portant le symbole du vel (la lance qui a tué Idumban) est hissé à l'entrée du temple et indique le début du jeûne de 10 jours. Là encore abstinence et prières sont de rigueur! C'est à la fois une magnifique et très éprouvante cérémonie, aux tons de rose, couleur de Mourouga.
Quelques jours avant la cérémonie, les fidèles s'attèlent à la confection d'un cavadee ou autre palanche, parés de fleurs, citrons verts, icônes, tissus chatoyants et clochettes tintinnabulantes. Le jour de la fête, les rituels s'enchainent. Du lait est déposé dans de petits pots en cuivre recouverts de tissus rose et attachés au cavadee. Le rituel le plus impressionnant consiste à offrir sa chair aux vels : de fines aiguilles ou de longues piques d'argent symbolisant la lance de Mourouga piquées dans la langue, le dos, les bras, le torse ou les jambes. Des citrons verts sont suspendus à ces "piercing", leur jus acide coulant le long du métal brulant au soleil ! La pénitence est rude. Ceux qui ne se percent pas la langue, se bâillonnent d'un foulard afin de garder le silence complet.
Arrivés au temple (C'est là que s'arrête la fête pour nous, le temple n'étant ouvert qu'aux pénitents), les 700 fidèles ayant parcouru les 7 km de procession ont pu déposer leurs offrandes aux pieds des dieux. Selon le rituel, le lait est alors en partie versé sur la statue de Mourouga et distribué aux pénitents ainsi récompensés. Il est enfin temps d'extraire les crochets des chairs et de partager un déjeuner béni. C'est la victoire du bien contre le mal. Le lendemain, le drapeau sera descendu signifiant la clôture de la cérémonie.

2 commentaires:

  1. Et moi qui trouve difficile d'arrêter le chocolat pendant le carême! Impressionnant
    POHESI

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  2. Les descriptions et les photos sont aussi belles que la pénitence est dure ... Bravo .

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