dimanche 17 mai 2009

Les monologues du vagin

7 années à Paris n’auront pas suffit pour que nous allions voir cette pièce de théâtre, qui est à l’affiche depuis houlala au moins ça… Et voilà, c’est maintenant réparé puisque la pièce est venue à nous à La Réunion. La programmation en la matière n’étant pas pléthorique, nous avons sauté sur l’occasion...

Ça aura été une bonne soirée et une bonne surprise :

- Pour la pièce d’une part, loin de la grossièreté que l’on pouvait craindre et de la facilité. Ces récits de femmes sont plutôt bien menés et oscillent entre anecdotes rigolotes et sujets plus durs tels le viol, l’excision… Ça reste toutefois une pièce écrite par une femme, sur les femmes et pour les femmes. Même si les hommes (peu nombreux, 1/4 de la salle maximum !) rient et apprécient, les femmes, elles, se reconnaissent, s’identifient, éclatent de rire et se lancent des regards complices. Plutôt à aller voir entre copines donc.

- Et pour le jeu des actrices d’autre part, tout du moins d’UNE actrice. Car si Andréa Ferréol (actrice de théâtre où elle joue sous la direction de Robert Hossein et de Jean-Michel Ribes notamment, et de cinéma, connue entre autres pour son rôle dans le truculent et décrié « La grande bouffe » de Marco Ferreri aux côtés de Marcello Mastroianni, Michel Piccoli et Philippe Noiret) et Séverine Ferrer (eh oui, la présentatrice de « Fan De » de notre jeunesse ! Originaire de la Réunion d’ailleurs…) narrent ces monologues avec fraîcheur et bon ton, Maïmouna Gueye (auteure et actrice de théâtre), elle, est notre vrai coup de cœur de la pièce. Elle l’interprète d’ailleurs depuis un certain nombre d’années. Cette comédienne d’origine sénégalaise à la chevelure ébène et abondante, au fort accent qui donne tant de caractère à son interprétation ne nous a pas laissés indifférents ! Son jeu est délectable ! Pour nous, c’est la VRAIE actrice de cette pièce. Et rien que pour elle, ça vaut le déplacement (ne réservez pas les billets d’avion pour autant, elle ne passe plus ici !).

Synopsis : Si dans l'univers du langage, le mot Vagin fait partie de ces étoiles indicibles, de ces trous noirs de l'espace mental que perpétuent des censures, c'est pourtant un mot magnifique. Issu du latin "vagina" qui veut dire "gaine" et qui a donné aussi "vanille". C'est par lui que passe un des rares plaisirs d'être né, le miracle de la mise au monde et la sève de la vie des humains. Mais c'est lui aussi, qui focalise les tabous les plus destructeurs, les profanations les plus douloureuses, les violences les plus traumatisantes. Cette suite de monologues drôles, cocasses, tendres, épicuriens, initiatiques, ciselés pour le théatre par EVE ENSLER, auteur et comédienne, devient aussi ces monologues terrifiants de femmes violées, torturées, mutilées, paroles de détresse de victimes des barbaries appelées "guerres" ou "coutumes".

4 commentaires:

  1. On voudrait bien voir et écouter cette pièce... mais d'ici qu'elle passe à Vannes ... , elle aura peut-etre eu le temps d'etre rejouée à St Denis de la Réunion !!!
    Merci pour ce commentaire édifiant .

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  2. Ahhhhhhhh ! Enfin un truc que je ne vous envie pas... Je suis allée la voir à Ploemeur (eh oui! ils passent même dans les petites communes du Morbihan) il y a 1 an ou 2 avec Valou.

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  3. très chouette cette pièce effectivement et tout à fait d'accord sur le fait qu'elle parle directement aux femmes. Personnellement j'en avais ris au larmes...

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  4. Il est vrai que pour nous les "hommes", cette gaine dont j'ignoe si elle a un goût de vanille, évoque plutôt un lieu de passage, assez éphémère d'ailleurs, et dont on ressort rarement triomphant. Mais comme au club Med. on y revit, on y revient. Ah, Ah, Ah
    Pap...

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